A Hong Kong, les vestiges de la seconde guerre mondiale sont relativement nombreux et parfois au cœur de la ville, tels que les abris aériens (les ARP, Air Raid Precaution, des tunnels aménagés en prévision des attaques aériennes).

La plupart de ces constructions militaires sont l’ouvrage des Britanniques, conçues en prévision de la menace japonaise grandissante des années 30 à la bataille de Hong Kong (décembre 1941).

Le site de Luk Keng est l’une des exceptions: celui-ci a été construit par les Japonais, grâce à la main d’oeuvre locale, des villageaois, après la capitulation des Anglais.

Il semblerait d’ailleurs que cet ensemble n’ait été bâti que tard pendant l’occupation (entre 1943 et 1945), en réponse à des mouvements anti-japonais particulièrement virulents dans cette région de Hong Kong (et non pour contrôler les activités des Alliés).

Ce complexe constitué de 14 emplacements de tirs abrités (les pillboxes – en raison de leur plan en forme de pilulier) et d’une tranchée circulaire intacte (attention aux accidents!) est installé au sommet d’une petite colline surplombant le Starling Inlet (le bras de mer qui sépare la région Nord Est de Hong Kong de Shenzhen) et plusieurs villages dont Nam Chung où la rebellion anti-Japonaise fut particulièrement forte.

La végétation a petit à petit recouvert l’ensemble des structures. Ainsi, malgré une classification en Grade 2 en 2009 (niveau de préservation au titre d’héritage historique octroyé par le Hong Kong Antiquities Advisory Board), ce n’est que depuis mai 2020 que le site génère à nouveau de l’intérêt – c’est la date à laquelle la colline a été ravagée par un incendie, révélant ‘à nouveau’ cet incroyable témoignage historique vieux de près de 80 ans et quasiment intact.

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